L’énurésie, ou pipi au lit, est une réalité souvent difficile à vivre pour les enfants… et pour leurs parents. Lorsqu’un enfant est aussi concerné par un trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), cette difficulté peut prendre une place encore plus importante dans le quotidien. Mais bonne nouvelle : ce n’est ni rare, ni irréversible, et surtout, ce n’est pas une faute.
Comprendre ce qui se passe
L’énurésie touche environ 15 % des enfants de 5 ans. Chez les enfants TDAH, elle est un peu plus fréquente. Pourquoi ? Parce que leur cerveau fonctionne différemment : la régulation des fonctions automatiques comme le sommeil, l’attention… et le contrôle de la vessie, peut être plus difficile.
Voici quelques facteurs possibles :
- Un sommeil très profond : l’enfant ne se réveille pas quand sa vessie est pleine.
- Des oublis fréquents : l’enfant oublie d’aller aux toilettes avant de dormir.
- Une immaturité neurologique : le contrôle de la vessie peut se développer plus lentement.
- Une grande fatigue émotionnelle ou mentale : les journées sont parfois très chargées pour les enfants TDAH, et leur corps « lâche » la nuit.
Ce n’est ni une régression, ni un caprice. L’enfant ne le fait pas exprès.
Ce que vit l’enfant
Les enfants qui souffrent d’énurésie peuvent ressentir de la honte, de la frustration, ou un sentiment d’échec. Ils peuvent éviter les soirées pyjama, cacher leurs draps mouillés, ou s’enfermer dans le silence.
Quand on a un TDAH, on a déjà parfois du mal à gérer les émotions, à rester concentré, à « faire comme les autres ». Ajouter l’énurésie à cela peut accentuer le sentiment d’être « différent », voire « nul ».
Ce qu’ils ont besoin d’entendre, encore et encore :
« Ce n’est pas de ta faute. Tu n’as rien fait de mal. Ça va s’arranger. »
Ce que vivent les parents
En tant que parent, on peut se sentir démuni. Fatigué de changer les draps. Inquiet que « ça ne passe pas ». Tenté d’être plus ferme… ou au contraire de tout excuser.
Et surtout, on peut se sentir seul. Mais il est important de le redire : vous n’êtes pas les seuls. Beaucoup de familles vivent cela, surtout avec un enfant TDAH. Ce n’est pas un échec éducatif. C’est un chemin, parfois plus long, vers la maturité.
Que peut-on faire ?
Voici quelques pistes pour accompagner votre enfant en douceur :
- 🛏️ Routine du soir stable : coucher à heure fixe, passage aux toilettes avant de dormir, environnement calme.
- 💧 Limiter les boissons le soir, sans l’interdire totalement (cela peut être vécu comme une punition).
- 📒 Suivi bienveillant : un calendrier avec des petits soleils ou étoiles peut aider certains enfants à se motiver, mais uniquement si c’est vécu comme un jeu, pas une pression.
- 🧘 Détente avant le coucher : musique douce, massage, histoire… pour un sommeil plus apaisé.
- 🗨️ Parler sans tabou, sans honte : nommer les choses aide l’enfant à se libérer.
- 🧑⚕️ Consulter si besoin : en cas d’énurésie persistante, un pédiatre ou un spécialiste du sommeil peut aider, tout comme un accompagnement psychologique si l’enfant en souffre.
L’énurésie n’est pas un retard d’apprentissage. C’est un rythme différent. Et chez les enfants TDAH, ce rythme peut simplement demander plus de temps et de douceur.
L’amour, la patience et l’écoute sont les meilleurs soutiens pour que votre enfant retrouve confiance… et des nuits sèches.
En savoir plus : site de référence sur l’énurésie (pipi au lit) chez l’enfant